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Vaginisme et trauma : quand le corps se ferme


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Ce qu'est le vaginisme

Le vaginisme, c'est une contraction involontaire des muscles du périnée. Le vagin se ferme, se resserre, parfois au point de rendre toute pénétration impossible. On parle aussi de dyspareunie quand les rapports sont possibles mais douloureux — la pénétration douloureuse est souvent liée au même mécanisme.

Ça peut arriver avec un partenaire, mais aussi seule — avec un tampon, un doigt, lors d'un examen gynécologique.

Ce n'est pas un choix. Ce n'est pas conscient. C'est un réflexe. Une réponse automatique du corps.


Les différentes causes

Le vaginisme n'a pas une seule origine. Et avant de travailler dessus, il faut comprendre d'où il vient.

Parfois, c'est postural. Une tension musculaire, un déséquilibre du bassin, une crispation chronique. Je teste systématiquement cette piste avec des exercices simples — et si c'est le cas, je vous oriente vers des professionnels spécialisés (kinés, ostéopathes).

Parfois, c'est émotionnel. Une peur, une appréhension, une croyance sur la sexualité. Quelque chose qui n'est pas un trauma au sens strict, mais qui bloque quand même.

Et parfois, c'est lié à un trauma sexuel. Le corps porte la mémoire de ce qui s'est passé et se protège.

Ces causes peuvent aussi se mélanger. L'important, c'est de ne pas plaquer une explication unique — mais de prendre le temps de comprendre ce qui se passe pour vous.


Quand le vaginisme est lié au trauma

Après un trauma sexuel — viol, agression sexuelle, inceste, abus, attouchements, violences conjugales — le corps apprend quelque chose : l'intimité est dangereuse.

Et il réagit en conséquence. Il verrouille. Il ferme l'accès. Il dit non à votre place, même quand vous dites oui.

Ce n'est pas une trahison. C'est une protection. Votre corps fait ce qu'il pense être juste pour vous garder en sécurité.

Le problème, c'est que cette protection continue — même quand le danger est passé. Même avec quelqu'un de confiance. Même des années après.


Ce que vous avez peut-être essayé

Forcer. Serrer les dents. Espérer que ça passe avec le temps.

Des exercices mécaniques. Des dilatateurs. Des séances de kiné. Peut-être que ça a aidé un peu. Peut-être pas du tout.

Parce que le vaginisme lié au trauma ne se "rééduque" pas comme un muscle ordinaire. Ce n'est pas un problème de souplesse. C'est un problème de sécurité.

Tant que le système nerveux est en alerte, le corps reste fermé. Et aucune technique mécanique ne changera ça.


Ce qui peut aider

Pas forcer. Pas "rééduquer". Pas ignorer ce que le corps essaie de dire.

Ce qui aide, c'est de travailler sur ce qui est en dessous. La mémoire du trauma. Les réactions du système nerveux. Le sentiment de sécurité — ou son absence.

L'EMDR permet de désactiver la charge émotionnelle des souvenirs. L'EFT apaise les réactions automatiques du corps. L'hypnose aide à recréer un sentiment de sécurité intérieure. Le travail corporel doux permet de réapprivoiser les sensations, sans forcer.

Et surtout : un espace où vous pouvez aller à votre rythme. Sans pression. Sans attente. Sans performance.


Le vaginisme n'est pas une maladie

C'est une réponse. Une adaptation. Une intelligence du corps face à ce qu'il vit ou a vécu.

Vous n'êtes pas "bloquée". Vous n'êtes pas "cassée". Et surtout : le vaginisme n'est pas une part de votre identité. C'est une part de votre histoire.

Il a une source. Et quand on l'identifie — posturale, émotionnelle, traumatique — on peut avancer.

Si vous souffrez de vaginisme ou de dyspareunie après un viol, une agression ou des violences sexuelles, sachez que votre corps n'est pas cassé. Il réagit à ce qu'il a vécu. Et il peut apprendre autre chose.

Le travail, ce n'est pas de le forcer à s'ouvrir. C'est de lui montrer qu'il peut se relâcher. Que le danger est passé. Que vous êtes en sécurité maintenant.

Et quand il le comprendra — vraiment — il s'ouvrira de lui-même.



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