Trauma sexuel et désir d'enfant : se préparer, s'apaiser, se libérer
- scarlett kaplan
- 3 déc.
- 6 min de lecture

Vous portez un trauma sexuel et vous voulez devenir mère ? Sexualité difficile, conception, grossesse, accouchement : comprendre ce qui bloque et pourquoi travailler dessus avant peut tout changer.
Vous voulez un enfant. Vous y pensez depuis longtemps. Peut-être que votre partenaire est prêt. Peut-être que "c'est le moment".
Mais vous portez quelque chose. Un trauma sexuel. Une histoire que vous n'avez jamais vraiment déposée.
Et vous vous demandez : est-ce que ça va interférer ? Est-ce que mon corps va suivre ? Est-ce que je serai capable ?
Peut-être que les rapports sont déjà compliqués. Peut-être que votre corps se ferme, se crispe, se protège. Peut-être que les mois passent et que rien ne vient — sans explication médicale.
Ou peut-être que tout ça n'arrivera pas. Mais la peur est là quand même.
Une chose est sûre : travailler sur ce que vous portez avant la maternité peut tout changer.
Tomber enceinte quand on porte un trauma
Parfois, le corps bloque. Le désir s'efface. Le bassin se verrouille. Les rapports deviennent difficiles, douloureux, mécaniques — ou impossibles.
Est-ce que c'est lié au trauma ? Peut-être. Le système nerveux garde la mémoire de ce qui s'est passé. Et il peut, sans que vous le décidiez, associer l'intimité au danger.
Mais même si ce n'est pas la cause directe — même si votre difficulté à concevoir vient d'ailleurs — travailler sur ce que vous portez ne peut que vous faire du bien. Et libérer quelque chose. Dans votre corps. Dans votre tête. Dans votre couple.
Vous n'êtes pas "cassée". Votre fertilité n'a pas été "abîmée" par ce qui s'est passé. Ce qui souffre, c'est la sécurité. La confiance. La capacité à se laisser aller. Et ça, ça se répare.
<h2>Faire l'amour quand le corps se souvient
Vous pouvez aimer votre partenaire. Vouloir un enfant. Être prête dans votre tête. Et pourtant, votre corps refuse.
Il se ferme. Il se crispe. Il s'absente. Vous êtes là, mais pas vraiment. Vous vous forcez parfois — et vous vous en voulez après.
Ce n'est pas un manque de volonté. Ce n'est pas "dans votre tête". C'est votre système nerveux qui protège. Qui dit : "attention, danger". Même quand il n'y en a plus.
Travailler sur le trauma, c'est apprendre à votre corps qu'il peut se relâcher à nouveau. Que l'intimité peut redevenir un lieu sûr.
<h2>La grossesse — quand tout remonte
Pendant la grossesse, quelque chose s'ouvre. Les défenses habituelles s'abaissent. Ce qui était enfoui remonte — parfois sans prévenir.
Les psys appellent ça la transparence psychique. Pour vous, ça peut ressembler à des souvenirs qui reviennent, des angoisses que vous pensiez dépassées, des sensations anciennes qui surgissent.
Ce n'est pas un échec. C'est le psychisme qui fait de la place. Mais pour les femmes qui portent un trauma, ça peut être déstabilisant. Douloureux. Parfois submergant.
Et puis il y a les examens. Les touchers. Le spéculum. Les mains inconnues. Même faits avec douceur, ils peuvent réveiller des choses profondes.
<h2>Accoucher après un trauma sexuel
La peur des touchers. Des examens. De l'exposition. De la douleur. De perdre le contrôle de ce qui se passe dans votre corps — encore une fois.
Pour beaucoup de femmes ayant vécu un trauma sexuel, l'accouchement réveille des terreurs anciennes. Et parfois, il retraumatise.
Il y a aussi la difficulté à se faire confiance. À poser ses limites face à une équipe médicale parfois pressée, parfois elle-même angoissée. À dire "attendez", "pas comme ça", "j'ai besoin d'une pause". À écouter ses signaux quand tout le monde autour semble savoir mieux que vous.
Quand on a appris à se taire, à ne pas faire de vagues, à laisser les autres décider — l'accouchement peut devenir un moment où tout ça se rejoue.
Ce n'est pas une fatalité. On peut s'y préparer autrement. Travailler en amont sur les peurs, les sensations, les déclencheurs. Développer les ressources pour s'affirmer, même dans l'urgence.
Et surtout : arriver dans cette salle en se sentant en puissance. Savoir, au fond de soi, que personne ne pourra vous faire plier. Que vous êtes capable de poser vos limites, de dire non, de ralentir le rythme. Que votre corps vous appartient — et que cette fois, vous le savez.
<h2>La place du partenaire — dans la conception et l'accouchement
On n'y pense pas toujours, mais le partenaire a un rôle essentiel. Pas seulement biologique. Émotionnel.
Dans la conception, il peut créer la sécurité qui permet au corps de s'ouvrir. Être patient. Être doux. Ne pas mettre de pression. Comprendre que ce n'est pas un refus de lui — c'est une protection ancienne qui n'a rien à voir avec votre histoire à deux.
Et dans l'accouchement, il peut devenir un rempart. Celui qui connaît vos limites. Qui parle à l'équipe quand vous n'avez plus les mots. Qui dit "attendez", "elle a besoin d'une pause", "vous pouvez expliquer ce que vous faites ?". Qui fait tampon entre vous et l'urgence ambiante.
Ce n'est pas un spectateur. Ce n'est pas un sauveur. C'est un gardien. Quelqu'un qui veille pendant que vous traversez.
N'oubliez pas : vous n'êtes pas seule. Il y a le père. Mais souvent, les pères ont été dépossédés de ce savoir. On ne leur a rien transmis. Ils ne savent pas quoi regarder, quoi dire, comment se tenir, quand intervenir. Ils veulent aider — mais personne ne leur a appris à voir. Et ils restent là, démunis, à côté de vous qui traversez.
Ça aussi, ça se prépare. Ensemble.
→ [Pour aller plus loin : le rôle du père dans l'accouchement et le post-partum](LIEN À AJOUTER)
Le post-partum — un terrain vulnérable
Et puis il y a l'après. L'épuisement. Le corps qui ne vous appartient plus — encore une fois. Un bébé qui dépend de vous, qui vous touche en permanence, qui a besoin de vous quand vous n'avez plus rien à donner.
Pour une survivante de trauma sexuel, cette période peut réactiver des choses profondes. La perte de contrôle. L'intrusion. L'épuisement qui fait sauter les défenses.
Ce n'est pas de la faiblesse. C'est logique.
C'est aussi pour ça que le travail en amont a du sens. Plus vous arrivez solide, plus vous traverserez ces moments avec des ressources.
Devenir mère quand on n'a pas été protégée
Il y a cette question, plus profonde : serai-je capable de protéger mon enfant ?
Quand on n'a pas été protégée soi-même, cette question hante. Vous avez peur de transmettre quelque chose. Peur de ne pas voir les signes. Peur de reproduire ce que vous avez vécu — ou de ne pas savoir empêcher quelqu'un d'autre de le faire.
Cette peur parle de votre conscience. De votre responsabilité. Elle ne fait pas de vous une mauvaise future mère. Elle fait de vous quelqu'un qui prend ça au sérieux.
Et c'est exactement pour ça que le travail avant la maternité a du sens.
Pourquoi travailler dessus maintenant
Pas parce que vous êtes obligée. Pas parce que "sinon ça ne marchera pas".
Mais parce que vous méritez d'entrer dans la maternité plus légère. Moins envahie. Plus disponible — pour vous, pour votre bébé, pour votre couple.
Travailler sur un trauma sexuel avant la grossesse, c'est se libérer de ce qui pèse. Réapprivoiser son corps. Préparer l'accouchement autrement. Construire la confiance en soi comme future mère. Arriver dans cette nouvelle vie avec plus de ressources.
Bref, le chemin vers la maternité quand on porte un trauma sexuel, c'est beaucoup. Beaucoup à observer. Beaucoup à porter. Beaucoup à raconter — si on trouve à qui.
C'est pour ça qu'un espace existe. Pour déposer tout ça. Avant que ça déborde.
Ce qui peut vous aider
L'EMDR, pour apaiser la charge des souvenirs sans avoir à tout revivre. L'EFT, pour calmer les réactions du corps. L'hypnose, pour retrouver un sentiment de sécurité intérieure. Le travail corporel doux, pour réapprivoiser les sensations, détendre le bassin. La parole, pour mettre des mots sur ce qui n'en avait pas.
On avance à votre rythme. Et on prépare ce qui vient — ensemble.
L'essentiel
Le trauma sexuel peut compliquer le chemin vers la maternité. La sexualité, la conception, la grossesse, l'accouchement, le post-partum — chaque étape peut réveiller quelque chose. Ce n'est pas votre fertilité qui est atteinte. C'est votre sentiment de sécurité. Et ça, ça se travaille. Travailler sur son trauma avant de devenir mère, c'est arriver plus légère, plus solide, plus capable de poser ses limites. C'est se donner les ressources pour traverser ce qui vient — sans être submergée par ce qui était.
Questions fréquentes
Un trauma sexuel peut-il empêcher de tomber enceinte ? Pas directement. Un trauma n'abîme pas la fertilité. Mais il peut rendre la sexualité difficile, ce qui complique la conception. Et même sans lien direct, s'en libérer fait du bien.
Pourquoi mon corps se ferme alors que je veux un enfant ? Votre système nerveux protège. La fermeture, la douleur, la dissociation sont des réactions de défense. Elles ne disent rien de votre désir — elles parlent de votre histoire.
La mémoire traumatique peut-elle revenir pendant la grossesse ? Oui. C'est fréquent. La grossesse abaisse les défenses et ce qui était enfoui peut remonter.
Comment préparer un accouchement après un trauma ? En travaillant en amont sur les peurs, les limites, la sécurité corporelle. En préparant des mots simples à dire à l'équipe. En arrivant avec le sentiment que votre corps vous appartient.
Puis-je devenir une bonne mère malgré mon trauma ? Oui. Vos peurs ne disent pas que vous serez une mauvaise mère. Elles disent que vous prenez ça au sérieux. C'est une force, pas une faiblesse.
Conclusion
Vous n'êtes pas cassée. Vous n'êtes pas en retard. Vous n'êtes pas condamnée.
Vous êtes une survivante. Et devenir mère après un trauma sexuel est possible — sans pression, sans forcing, avec douceur et préparation.
Si vous vous si vous voulez savoir comment je travaille, je vous invite à aller par là.


